Le psychiatre et psychanalyste Christophe Dejours revient en ce 1er mai sur la notion de travail. L'évolution des technologies et la pression sur les salariés ont changé la donne. Aujourd'hui, on souffre parfois de ne pas pouvoir faire correctement son travail.
Christophe Dejours est professeur au Conservatoire national des Arts et métiers © Radio France - Jean Leymarie
Le fait d'avoir un travail n'est pas une fête aujourd'hui.
"C'est certain qu'il est pire encore de ne pas en avoir. Mais
actuellement, il y a des gens qui ont un travail mais qui ne s'en portent pas
bien pour autant ", explique le psychiatre. La sécurité de l'emploi ne fait donc pas forcement le bien-être
du travailleur.Le plus souvent les patients de ce médecin évoquent la surcharge de travail, notamment liée aux nouveaux outils qui vont de l'ordinateur aux smartphones.
Cadences et exigences de performances
Les patients ne peuvent plus faire convenablement leur travail. "On essaie d'atteindre grossièrement la cible". C'est le cas à Pôle Emploi ou dans la police. Finalement, les salariés souffrent de mal faire leur travail. "Cela vient dans l'ombre des pathologies de surcharge, les infarctus, les troubles musculo-squelettiques, le burn-out et le dopage pour pouvoir tenir les cadences."Une situation dégradée mais des solutions existent
Les gens sont débordés par l'exigence permanente de donner des informations sur leur propre travail. Pour diminuer la pression temporelle, il faut repenser le travail collectif.Les salariés doivent venir eux aussi avec leurs solutions pour l'équipe. "Les managers aujourd'hui donnent des ordres sans qu'on leur réponde", constate Christophe Dejours, "il faut leur répondre". C'est ainsi, selon lui, que l'on trouvera des solutions à ce mal-être des salariés.
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