BANDE ANNONCE DISCOUNT
SYNOPSIS
Christiane, Gilles, Alfred, Emma, Momo et Hervé travaillent dans un
hard discount. Ils voient leur monde s'effondrer quand leur chef Sofia
Benhaoui leur annonce que leur poste va être supprimé. Ils vont être
remplacés par des caisses automatiques. Pas question de se laisser
faire. Ils décident de dérober des marchandises sur le point d'être
périmées pour les revendre à prix cassés auprès de gens aux revenus
modestes. C'est un succès. Ils récoltent plus de 10 000 euros. Mais
quelqu'un a dû parler car la direction a vent de leur magasin éphémère.
Gilles a un dernier plan pour que tout le monde s'en sorte...
LA CRITIQUE Télérama
Ils s'appellent Christiane, Gilles,
Emma, Alfred et Momo et sont caissiers dans un supermarché hard discount
du Nord-Pas-de-Calais. Corvéables à merci, sous-payés, chronométrés
jusque dans leur pause pipi, ils doivent tout de même garder « la banane
», comme les y engage une affiche ridicule destinée au personnel. Des
raisons de sourire, ils en ont, c'est sûr : avec l'arrivée de caisses
automatiques, ils sont menacés de licenciement... Ils décident de réagir
: ils créent clandestinement un « discount alternatif » en récupérant
tous les aliments jetés dans des bennes parce qu'ils ont atteint la date
de péremption. Leur initiative, rebelle et solidaire, rencontre une
adhésion inattendue.
Une vraie comédie
sociale française à la Ken Loach ! Chaleureuse, populaire, entre énergie
du désespoir et humour de résistance, à la manière de Raining Stones
et son réconfortant système D contre la misère ordinaire. Pour son
premier film, Louis-Julien Petit saisit, avec une mise en scène
dynamique, la fraternité du prolétariat, la solidarité au quotidien,
sans jamais tomber ni dans le misérabilisme ni dans l'angélisme : la
directrice du discount, apparemment la « méchante » de l'histoire, n'est
qu'une victime de la pression des grands groupes, alors que les
résistants antigaspi découvrent, eux, que, face à l'adversité, il est
difficile de résister au « chacun pour soi »...
A
travers ces dindons de la farce économique qui se transforment en
Robins des Bois, c'est bien la France d'aujourd'hui que raconte le
jeune réalisateur : celle du ras-le-bol du surendettement, de la
précarité de l'emploi ou du logement. De la difficulté grandissante à
mettre quelque chose de correct dans son assiette avec un maigre
salaire, alors que les grandes surfaces détruisent quotidiennement des
tonnes de nourriture. « Il faut aussi qu'on propose des produits frais, des fruits et des légumes. Pourquoi les pauvres mangeraient-ils forcément de la merde ? »
s'emballe Christiane. Ces personnages indociles, généreux, tenaces sont
interprétés par des comédiens qu'on a tous envie de citer, tant ils
sont formidables : Corinne Masiero, Sarah Suco, Olivier Barthélemy,
Pascal Demolon, M'Barek Belkouk et Zabou Breitman dans le rôle la
directrice. A la fin de ce feel good movie engagé, malgré les bip
des caisses automatiques qui résonnent déjà, Christiane a presque la
banane. Elle et ses potes ont prouvé que la solidarité n'a pas de date
de péremption. — Guillemette Odicino
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