L'échec scolaire et le chômage ne sont pas une fatalité. Néanmoins, de nombreux facteurs vont jouer sur la trajectoire de chaque individu. Etre bien orienté, en s'appuyant sur ses points forts, ses qualités,ses centres d'intérêt demeure plus que jamais une nécessité.
Lire l'interview sur le site de l'Est Républicain.
Les thèses de feu Pierre Bourdieu, le pape de la sociologie française sur la reproduction des élites de génération en génération, restent malheureusement encore très pertinentes. La preuve avec les conclusions de l’enquête réalisée en 2011 sur l’orientation des jeunes Meusiens rendue publique à la chambre de commerce et de l’industrie de Bar-le-Duc. Entretien avec son rédacteur, Philippe Peltier, le chef de service de la mission institutionnelle de l’association.
- Quel était le but de cette enquête ?
Déterminer avec des données statistiques précises, le rôle des parents dans le suivi des études de leurs enfants selon leur diplôme et leur appartenance à telle ou telle classe sociale. Ainsi que l’idée qu’ils se font du mécanisme de l’orientation.
- Comment vous y êtes-vous pris ?
L’UDAF a envoyé à 3.000 foyers meusiens tirés au sort un questionnaire à remplir par les parents au sujet de l’orientation de leurs enfants. Nous avons eu un bon taux de retour, plus de 500 familles nous ont renvoyé le document. À noter que ce sont les couples dans une écrasante majorité qui ont répondu au questionnaire, à 87 % contre 13 % pour les familles monoparentales. Ce sont les mères de famille qui ont rédigé les réponses à 87 %. Il faut sans doute y voir un intérêt plus prononcé des femmes pour l’orientation sociale de leur progéniture.
- Quelles conclusions en tirez-vous ?
Les facteurs sociaux, culturels et familiaux influent grandement sur le processus d’orientation scolaire. Notre enquête révèle que le nombre d’enfants ayant rencontré des difficultés scolaires décroît à mesure que la CSP (catégorie socioprofessionnelle) croît. Un chiffre résume bien cet état de fait : 4 enfants sur 10 d’ouvriers ou employés éprouvent des difficultés à l’école, moitié moins chez les familles de cadres sup’ou de professions libérales. Autre élément remarquable : les problèmes de résultats en milieu scolaire sont aussi plus importants dans les familles nombreuses. Dans celles avec de plus de deux enfants, l’échec scolaire est deux fois plus marqué que dans les familles avec un seul enfant. L’enquête indique aussi que les parents les mieux informés sur le mécanisme de l’orientation jouent un rôle plus important auprès de leurs enfants pour faire les bons choix pour l’avenir professionnel de ces derniers. C’est déterminant pour que les jeunes réussissent leurs études.
Propos recueillis par Sébastien GIRARDEL
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