Lire l'article de Manuel Jardinaud sur le site du Parisien
Légalement obligatoire et économiquement pertinente, la lutte contre le stress professionnel doit être partagée et élaborée avec méthode. «Le Parisien Economie» fait le point.
Légalement obligatoire et économiquement pertinente, la lutte contre le stress professionnel doit être partagée et élaborée avec méthode. «Le Parisien Economie» fait le point.
Charge de travail mal répartie entre les collaborateurs, manque d’autonomie, demandes contradictoires dans des temps courts, agressivité de la part de collègues ou de clients… sont autant de facteurs de stress. | (AltoPress/Maxppp/Téo Lannié.)
L'enjeu est autant la santé des salariés que celle de l'entreprise. « Il est utile, même si cela n'est pas obligatoire, d'effectuer un diagnostic pour connaître les facteurs de stress au sein de l'organisation », explique Xavier Alas Luquetas, fondateur du cabinet Eléas, spécialiste de la qualité de vie au travail. A travers des groupes de volontaires, où l'anonymat sera préservé, les salariés, mais aussi leurs représentants et des membres de la direction, doivent pouvoir exprimer les causes de leur stress professionnel. Celui-ci se caractérise par « un déséquilibre perçu entre ce qui est exigé de la personne et les ressources dont elle dispose pour répondre à ces exigences », selon l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (Osha).
« Le constat doit être absolument partagé »
Les causes en sont multiples : charge de travail mal répartie entre les collaborateurs, manque d'autonomie dans l'exécution des tâches, demandes contradictoires dans des temps courts, agressivité de la part de collègues ou de clients... Tous ces facteurs doivent être identifiés. « Le constat doit être absolument partagé », insiste Xavier Alas Luquetas. D'où l'importance d'impliquer l'ensemble des strates de l'entreprise, en particulier la direction générale. L'Institut national de recherche et de sécurité (INRS), qui édite un guide à destination des employeurs, insiste sur « l'engagement de la direction à mener une démarche complète ». Les actions à mettre en place sont de différents niveaux et, avant tout d'ordre organisationnel : lorsque cela est possible, redonner des marges de manoeuvre aux salariés en allégeant leur implication dans certains projets. Mais aussi permettre une plus grande flexibilité du temps de travail pour s'adapter aux contraintes de transport et de garde d'enfant, corriger les excès de charge de travail en optimisant le fonctionnement du collectif... Benjamin Paty, senior manager chez Axis Mundi, cabinet spécialisé dans le bien-être au travail, plaide pour « la réinstauration d'un vrai temps d'échange régulier entre le manageur et ses équipes pour parler du travail en cours, de la charge à venir et, éventuellement, solliciter les collaborateurs sur la meilleure façon d'y parvenir ».
« Un manageur stressé est un manageur stressant »
Le management doit être impliqué et porter le changement proposé. Benjamin Paty estime que, en premier lieu, « le chef d'entreprise doit se demander si, dans son style de management et les messages qu'il envoie aux équipes, il impulse quelque chose qui peut mettre exagérément sous pression ». Et donc incite à corriger le tir si cela est le cas. Plus généralement, il est essentiel que les manageurs soient formés car « un manageur stressé est un manageur stressant », ajoute Xavier Alas Luquetas. Eviter au maximum le stress au travail n'est pas un luxe car l'entreprise a une obligation légale de sécurité de ses salariés. C'est aussi un calcul économique pertinent. L'agence européenne Osha a calculé qu'investir 1 euro dans la prévention et la sensibilisation génère un bénéfice net de plus de 13 euros au bout d'un an pour un employeur. Un placement extrêmement rentable !
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