24 juillet 2013

Sois stage et tais toi, un article d'Emilie Laystary

A lire, un article très pertinent d'Emilie Laystary à propos du recours abusif aux stages lu sur le site de MadmoiZelle.com

Voici quelques extraits. Je vous invite à lire l'article dans son intégralité:

Si le système des stages n’est pas « un mal en soi » dans la mesure où il est supposé venir solder un cycle d’études et constitue une première expérience professionnelle, il est aussi un terrain miné d’offres abusives émanant d’employeurs peu scrupuleux.
Pour les entreprises soucieuses de s’octroyer les services d’une personne sans la rémunérer comme les prérogatives de son poste l’imposeraient, le stage est un moyen tristement efficace de pallier le besoin d’effectif sans élargir le budget dédié aux recrutements.
Depuis la loi du 24 novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie, l’entreprise est obligée de verser une indemnité à son stagiaire à partir de deux mois consécutifs de stage (contre les trois mois établis précédemment par la loi n° 2006-396 du 31 mars 2006). Il ne s’agit pas d’un salaire, et la loi utilise le terme de « gratification ». Le montant et les modalités de versement des indemnités doivent impérativement figurer dans la convention de stage.
Nombreuses entreprises cherchent aujourd’hui à multiplier les stages de moins de 2 mois. Une stratégie de management d’équipe peu éthique, mais qui présente l’avantage d’une main d’œuvre malléable et gratuite. Mais le statut faiblement encadré du stagiaire laisse souvent place aux abus. 
Selon Génération Précaire, il y a aujourd’hui en France plus d’1,2 millions de stagiaires. Le collectif met en garde :
« N’oubliez pas qu’en acceptant en stage des postes demandant de plus en plus de compétences, vous vous faites exploiter dans le vrai sens du terme, et vous contribuez à détruire votre propre emploi. Car, qui vous employera un jour si vous êtes prêt à accepter de vraiment travailler pour le tiers d’un vrai salaire ? »
Aujourd’hui, quelques règles simples sont à retenir pour ne pas vous lancer dans un stage abusif :
  • Pour les stages de plus de 2 mois, vous devez obtenir une « gratification » d’un minimum de 436,12 euros par mois.
  • Ce versement doit intervenir dès le premier mois de votre stage.
  • S’y ajoutent dans la pratique les tickets restaurants dans leur totalité, et le remboursement de la moitié des titres de transports.
  • En tant que stagiaire, vous n’avez pas le droit aux congés payés ou aux RTT. En revanche, l’employeur peut vous accorder des congés si la convention tripartite le précise, bien que la législation reste globalement en faveur de l’employeur puisqu’aucun de ces avantages en nature ne sont obligatoires.
  • Votre employeur n’a pas le droit de vous demander de former votre remplaçant-e.
Méfiez-vous également…
  • des stages dont les missions ne sont pas fixées et discutées dès le début avec votre employeur
  • des stages où vous remplacez un congé maternité, un emploi saisonnier ou un salarié licencié
En cas de problème :
  • Ne laissez pas la situation s’enliser trop longtemps. N’oubliez pas : qui ne dit mot consent. Il vaut mieux solliciter votre maître de stage et revoir avec lui votre mission plutôt que courber l’échine en espérant tout bas que la situation ne change d’elle-même.
  • En cas de conflit et/ou d’abus, n’hésitez pas à tenir au courant votre établissement scolaire. Afin de prévenir tout contentieux, il est plus sage d’organiser votre défense au plus tôt.


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