05 février 2013

4ème édition du festival Filmer le travail, 2013

Le Festival Filmer le travail se tiendra cette année du 8 au 17 février 2013 à Poitiers. Une quatrième édition qui permettra de regarder autrement le monde du travail et ses aléas.
"À l'heure où le travail - ou la perte de travail - est plus que jamais une préoccupation économique, sociale et politique, les images sur le travail, qu'elles soient documentaires ou fictionnelles, animées ou fixes, n'en finissent pas de se multiplier. Témoin actif de cette tendance et passeur d'expériences, le festival se veut un lieu d'échanges, de rencontres et de débats sur le travail et ses enjeux contemporains" expliquent les organisateurs.
Au programme de cette édition 2013, un colloque international qui croisera les points de vue de chercheurs en sciences sociales et de professionnels de l'image, des rétrospectives, une journée de rencontres professionnelles "Cinéma et conditions de travail", des expositions et les résultats du concours "filme ton travail".
Nouveauté cette année, le festival s'ouvre à la région Poitou-Charente avec les projections "hors les murs" des films primés par le Festival.
Source: blog-emploi.com

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Interview du président du festival (source lanouvellerepublique.fr) :

" Cinéma et travail c'est une vieille histoire "

« L'idée, c'est de dynamiser un débat citoyen sur les conditions de travail », explique Jean-Paul Géhin. « L'idée, c'est de dynamiser un débat citoyen sur les conditions de travail », explique Jean-Paul Géhin. - (Photo d'archives)
“ Le travail reste durablement au cœur du lien social ”, estime Jean-Paul Géhin, sociologue et président du festival “ Filmer le travail ” organisé à Poitiers.
Comment expliquez-vous que le travail inspire autant les auteurs et intéresse les documentaristes ?
« Ça fait partie des questions posées lors de la création de ce festival il y a quatre ans. Le cinéma redécouvre le travail depuis 2000. C'est une date clé avec Laurent Cantet et « Ressources humaines ». Lui-même me disait lors de la première édition avoir eu beaucoup de mal à financer son film. On lui disait qu'il n'arriverait jamais à intéresser le public que les gens en avait marre du boulot et qu'il n'irait pas voir un film sur le boulot en sortant du boulot ! Cinéma et travail, c'est une vieille histoire. Le travail industriel et l'image animée sont nés à peu près en même temps à la fin du XIXe siècle. »
a quels films pensez-vous au début du XXe ?
« Le premier film, c'est la sortie des usines Lumière. Le deuxième, c'est l'entrée d'un train dans la gare de La Ciotat. On peut aussi citer « Les temps modernes » de Chaplin mais il y en a beaucoup d'autres. Le cinéma va vraiment être attiré par le travail. Ensuite, après la Seconde Guerre mondiale, le cinéma va mettre en avant la figure de l'ouvrier, du travailleur, du peuple. »
Plus arrivent les années 60 et le cinéma se détourne du thème du travail…
« On peut dire que c'est à partir des années 70. La question, c'est surtout de savoir pourquoi la figure du travail a disparu du cinéma pendant trente ans. On peut dire que c'est l'Après-68, le début de la crise. Fondamentalement, dans les années 70 et 80, on pensait que le travail n'était plus au cœur de la société. En 1981, on a quand même créé un ministère du temps libéré. Le temps majeur, c'était le loisir. Je crois qu'on en est revenu dans tous les arts. Le travail reste durablement au cœur du lien social. »
Il y a donc eu un virage avec Laurent Cantet il y a une dizaine d'années.
« Oui, la fiction s'est largement approprié cette figure-là. Les films se passent souvent dans le contexte du travail : on pense aux films de Ken Loach, aux films des frères Dardenne… Aujourd'hui, les histoires se passent dans la « vraie vie » et la « vraie vie » c'est le travail. Le travail est devenu un problème de société important, c'est ce que les sociologues appellent l'agenda politico-médiatique, une question dont il faut parler. De la souffrance au travail ou de la rareté du travail. De plus en plus de gens souhaitent aussi s'épanouir au travail. »
« Filmer le travail » n'est pas toutefois pas qu'un festival de cinéma…
« L'idée de Filmer le travail, c'est de dynamiser un débat citoyen sur les conditions de travail. Le travail évolue vite et on a peu de visibilité. On peut pour cela mobiliser deux éléments : les acquis de la recherche sur le travail, d'où le colloque de trois jours, et le cinéma que l'on peut appeler au secours pour intéresser le plus grand nombre à ces questions. Filmer le travail, c'est d'abord une compétition internationale de films (225 présentés et 19 sélectionnés) et des rétrospectives de films sur le travail, mais ce sont aussi des expositions et l'ensemble des pratiques artistiques autour du travail. »
S'agit-il d'un festival militant ?
« Trois institutions sont à l'origine de « Filmer le travail » - l'université de Poitiers, l'Espace Mendès-France et l'Association d'amélioration des conditions de travail. On ne souhaite pas être militant mais citoyen. On veut parler du travail tel qu'il est. »

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